L'Argent Dette

Publié le par Djibrila

Le principe est archi simple, la vrai difficulté de compréhension vient de l'incrédulité qu'il provoque. Notre cerveau résiste à admettre que ce qu'il croit fonctionner est construit de façon à ne pas pouvoir continuer à exister. Gardez-ça en tête : telle quelle, l'équation est impossible.

Pour résumer de façon quasi caricaturale, et sans même mentionner les taux d'intérêt et l'inflation, explication : la loi permet aux banques de prêter X fois les fonds propres dont elles disposent. Pour 100 € dont elles disposent, elles peuvent en prêter 1000 (par exemple - ça c'est pour les USA, 10 %). Elles créent 900 € contre la promesse de remboursement de la part de l'emprunteur. Tant que l'emprunteur n'a pas produit la richesse de 900 €, cet argent ne correspond qu'à une richesse encore inexistante (c'est impossible, je sais), il n'a de valeur que la promesse de remboursement. Ce principe compte sur le fait que l'emprunteur va créer, d'une façon ou d'une autre - son travail, ses biens -, 900 € de richesse. Cela fonctionne dans le cadre (impossible) d'une croissance élevée, perpétuelle et stable. La banque dispose de 100 € existants, en prête 1000 à un emprunteur qui va créer 900 € existants supplémentaires de richesses pour rembourser. L'argent prêté - la dette - est en fait de l'argent créé à 90 % de toutes pièces sur la base de la certitude de remboursement. Ce qui fait que si tout le monde (petit particulier et multinationale) décidait de récupérer en liquide l'argent dont il pense disposer, s'il s'agissait de mettre tout cet argent sur la table, ce serait impossible. Or, dans un contexte de croissance en baisse (sans parler de l'illusion de la possibilité d'une croissance perpétuelle, ni de l'échelle de 10 %, ni des intérêts, et encore moins des délires psychotiques et auto-réalisateurs du monde de la finance), on constate que cette promesse de création de richesse, sur laquelle on comptait pour rendre réelle la valeur de cet argent, on constate que cette promesse n'est pas tenable. C'est impossible. Ça veut dire que sur la masse globale de l'argent en circulation actuellement, un pourcentage non négligeable (que je serais bien incapable de vous donner) n'a pour valeur réelle qu'une hypothétique création de richesse à venir. C'est ce qu'on appelle la dette, qui est en fait un trou noir numérique permettant de créer de l'argent sans valeur réelle, tant que la machine est lancée et qu'il y a du carburant. Voilà la base. Impossible. Voilà pourquoi ça s'effondre. Que certains précipitent la chute, c'est indéniable, mais c'est uniquement parce qu'ils peuvent le faire, ils en ont les moyens. Nous sommes forcés de créer de la richesse à un rythme toujours plus rapide pour équilibrer les comptes, et c'est impossible.

 

Voici un document intéressant édité par la Réserve Fédérale Américaine : Modern Money Mechanics, où l'on peut lire : "Le but de ce livret est de décrire le processus de base de création d'argent dans un système bancaire de "réserve fractionnaire".", "réserve fractionnaire" étant ce fameux principe de 10 € de fonds propres pour 100 € prêtés. Comme je l'ai écrit plus haut, mon résumé est quasi caricatural, le processus est plus complexe, mais la grande peinture est là.

 

Publié dans Économie

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